Bats-toi pour ce que tu veux, par Gaianee ©

NB: Ecrit sur l'OST "Haircut" de Mulan. Cf. Topic "Ecris-moi une histoire en musique."

Une fois encore, elle avait tout gâché. Une fois encore, on l’avait abandonnée. Les traits tirés, le visage pâle et les lèvres sèches, Moody n’était plus que l’ombre d’elle-même. Même Ombre, elle ne l’était plus. Jamais encore elle ne s’était sentie aussi vide, pas même après avoir été bannie de son royaume. A cette époque, malgré son amnésie et les préjudices, la jeune femme savait encore ce qu’elle valait. Aujourd’hui, elle n’était plus sûre de rien. A quoi bon continuer à vivre alors que les deux êtres les plus chers à son cœur s’étaient détournés d’elle ? Plus rien n’avait de saveur, ni de sens depuis. Le pire était que Moody ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Son orgueil l’avait poussé à croire que tous ce qu’elle avait obtenu lui était acquis définitivement. Ainsi, elle n’avait pas su retenir ses hommes car croyant ne rien devoir pour mériter leur estime et leur amour. Comme haute et douloureuse était la chute ! Si la Lune la voyait, elle rirait certainement d’elle à gorge déployée. Moody repensa au sourire de Nevra et aux yeux de glace de Lance. Ses deux hommes, si différents l’un de l’autre, et pourtant…ensemble, ils la complétaient. Ils se complétaient. Sans eux, Moody n’était rien et, hélas, elle ne le réalisait qu’après les avoir perdu. Si seulement elle n’avait pas été aussi aveugle, aussi imbue de sa personne…peut-être aurait-elle vu la peine qu’elle causait à Nevra et le mépris dans les yeux de Lance ? Les yeux vairons de la jeune femme se remplirent de larmes. Elle qui ne pleurait jamais s’effondra sur son lit. Ce fut une lumière argentée nimbant son lit qui la ramena petit à petit à elle. Chassant de ses paupières les dernières manifestations de sa tristesse, Moody leva vers sa fenêtre un regard malheureux. Elle fut frappée par l’éclat de la Mère Lune. Comme par enchantement, sentir la caresse de son aura sur sa peau apaisa immédiatement la jeune femme. Cette caresse lui en rappela d’autres, plus physiques et passionnelles. Les mains de ses hommes sur son corps qu’ils savaient faire chanter comme nul autre. Nevra, Lance…ils lui manquaient terriblement. Et la Lune, plutôt que de se moquer d’elle, semblait lui ordonner de se reprendre et de se lever pour les reconquérir. Le voudraient-ils seulement ? Accepteraient-ils ses excuses et ses promesses de repentir ? Accepteraient-ils son amour, cet amour que jamais encore elle n’avait osé leur avouer ? Il le fallait. Pour elle, pour eux, pour leur équilibre et leur harmonie. Leur rejet l’avait meurtrie, mais Moody ne devait pas lâcher prise. S’il y avait encore une chance de les aimer et d’être aimée, alors elle ne devait la saisir. Malgré son visage blafard et les membres tremblants, Moody se mit debout. Dans ses yeux vairons flamboyait à nouveau la flamme de sa détermination. Elle saurait leur montrer qu’elle les méritait.