Il y a un nom dans la Cité de la Garde d'Eel, qui revient de façon récurrente. Moody. Conversations ouvertes, messes basses et rumeurs circulent inlassablement parmi les vantards et les faibles d'esprit de la Cité. On parle de ce nom avec mépris, moquerie et curiosité, notamment lorsque le thème abordé concerne le comportement, le style vestimentaire et le mode de vie de cette dernière. Son nom est craché, sali et écorché pour des pratiques qui ne concernent qu'elle. On la critique pour ses vêtements luxueux et osés qu'une personne en manque de confiance n'aurait le courage de porter. Moody en a le courage. On la critique pour ses nombreux amants venant de tous les horizons, que les plus mal aimés n'auront jamais la chance d'avoir à leurs côtés. Jalousie pure et dure qu'une jeune femme aussi ravissante qu'elle puisse avoir autant de prétendants. Pourquoi se faire souffrance de n'en choisir qu'un lorsque l'on peut en avoir plusieurs ? Le flot de haine et de jalousie s'écoule en un cycle perpétuel entre ces rapaces qui n'auront jamais rien fait de leur vie pour obtenir ce qu'ils lui convoitent tant. Mais au final, qui est réellement Moody ? On ne la connait que par rumeurs gonflées et exagérées médisantes et redondantes. Quelqu'un s'est-il réellement penché sur l'envers du décor de cette Gardienne ? Savent-ils seulement que la raison pour laquelle Moody prend autant de plaisir à vivre la vie avec autant de passion et de luxure découle de son flirt avec la folie et la mort ? On dit qu'on s'aperçoit de la valeur d'une chose lorsque l'on est sur le point de la perdre. Une partie du voyage de sa vie aura été sur le chemin du néant, de la colère et du chagrin. Moody a été proche de la fin a de nombreuses reprises mais à chaque fois elle s'arrachait de cette fatalité. Non, elle ne peut pas mourir, un jour peut-être, mais pas aujourd'hui, ni demain. Un destin bien plus grand que tout ceux de ses détracteurs réunis ne pourront jamais avoir. Elle se nomme Moody, son nom revient de façon récurrente de la Cité de la Garde d'Eel, souvent en mal. Mais après tout, qui peut se vanter de réellement la connaître ?
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